Battez vos fantômes pour gagner en confiance
Sergio Huguet
La confiance ne vient pas de l'extérieur. Il est gagné en affrontant ces conflits passés et inachevés, en les réglant pour ne pas trébucher à nouveau sur la même pierre.
La confiance en la vie dépend de tout un processus de construction personnelle. Nous comprenons que la confiance est «le ferme espoir que nous plaçons dans une situation, une personne ou un objet donné». Et cela implique une prédisposition à agir d'une manière particulière par rapport à l'extérieur ou à soi-même. Chacun de ces modes de manifestation de la confiance, s'inscrit dans une attitude qui se développe peu à peu depuis notre plus tendre enfance.
Comment apprend-on à faire confiance?
La confiance n'est pas un comportement inné, mais quelque chose que nous construisons tout au long de notre biographie. C'est par l'interaction avec nos premiers tuteurs, généralement les parents, que nous développons la sécurité et la confiance nécessaires pour affronter l'aventure de la vie.
Le manque de confiance est donné en plaçant notre sécurité à l'extérieur, au lieu de la chercher en nous-mêmes.
Les études de John Bolwby peuvent nous aider à mieux le comprendre. Bowlby a étudié en profondeur l'établissement des premiers liens affectifs. La qualité de ce lien influencera notre prédisposition à nous montrer comme des êtres confiants , aventureux et sociables.
La confiance que nous méritons d'être aimés des autres est étroitement liée au type de lien affectif dans les premières années de la vie. Ces premières expériences produisent ce que nous appelons en psychologie des affaires inachevées, qui sont le résultat de situations passées ou de conflits non résolus. Certaines de ces expériences peuvent être: ressentiment, amour inexprimé, situations inacceptables, rejet.
Comment surmonter la méfiance?
Si nous ne clôturons pas adéquatement ces expériences personnelles, la méfiance peut émerger, nous empêchant de bien fonctionner et de bien communiquer dans le présent . Nous ne trouverons pas de sécurité à l'étranger, nous devons la chercher en nous-mêmes.
Afin de changer cette situation, il est important que nous explorions ce que notre travail inachevé est. Sinon, nous courrons le risque de vivre le moment présent sur la base des apprentissages de notre enfance et de répéter, par conséquent, les conséquences de nos actes.
Revoir ces expériences et les régler permettra un changement d'attitude qui nous permettra d'évoluer et de ne pas toujours trébucher sur la même pierre. Cela ne sera possible que si nous relevons le défi d'élargir nos frontières personnelles.
À une occasion, un patient m'a parlé de sa peur de confier ses sentiments à une femme. Pour rester avec elle, il inventerait quelque chose comme s'il avait un billet de rechange pour le cinéma. De cette façon, il évitait de lui dire qu'il avait besoin de la voir. Il croyait que son problème était qu'il ne lui faisait pas confiance, mais son conflit était qu'il ne faisait pas confiance à sa capacité à faire face à un éventuel rejet.
Mais il vaut mieux être rejeté par les autres que de ne pas s'accepter. Il vaut mieux être courageux et affronter notre existence de front. C'est ça la vie, après tout.