Économie circulaire: il y a une autre façon

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Économie circulaire: il y a une autre façon

Montse Cano

Les signes d'épuisement des ressources de base de la planète et les conséquences environnementales d'une telle surexploitation sont de plus en plus alarmants. L'alternative est le modèle d'économie circulaire dans lequel rien n'est perdu: une fois utilisé, tout retourne dans le circuit économique. Certaines initiatives montrent que, même s'il reste beaucoup à faire, avec une volonté politique et sociale, c'est une voie possible.

Le modèle économique consumériste issu de l'industrialisation est basé sur «produire, utiliser et jeter», sans tenir compte du fait que nous vivons sur une planète aux ressources limitées. En fait, au cours des 50 dernières années, notre empreinte écologique - la surface de la planète nécessaire pour produire tout ce que nous utilisons - a augmenté de près de 190%.

Économie circulaire: fabriquer sans produire de déchets

Le concept d'économie circulaire, sur lequel l'UE s'est engagée, rompt cette dynamique, afin que tout ce qui entre dans la roue de la production puisse être réutilisé encore et encore sans générer de déchets (ou le minimum possible) ni gaspiller de matériaux primes, énergie ou ressources non renouvelables.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes de l'urgence de ce changement: l'UE génère 2 538 millions de tonnes de déchets (4 968 kilos par personne, selon Eurostat 2022-2023). Parmi ceux-ci, 45,7% finissent dans des décharges et 37,8% seulement sont recyclés.

Cela se produit sur une planète qui montre des signes d'épuisement: la Royal Society of Chemistry of Great Britain, dans son document "Endangered elements", rapporte les éléments chimiques qui sont en danger d'extinction, comme le néodyme, un minéral utilisé dans aimants, ou tantale, nécessaires pour fabriquer des écrans tactiles.

Les déchets deviennent des matières premières précieuses

Le recyclage est un pilier de base et, avec cette nouvelle vision de l'économie, les déchets deviennent un trésor, car, une fois recyclés, ils peuvent même avoir plus de valeur qu'auparavant.

Par exemple, Signus (Système intégré de gestion des pneus usagés) met un terme au gaspillage des 25 millions de pneus remplacés chaque année en Espagne: il collecte les pneus usagés et les met en circulation comme pneus usagés et rechapés, ou en sépare les composants. (acier, caoutchouc et fibre textile) et sont utilisés dans la fabrication de ciment, d'asphalte …

Pour que le changement de système soit possible , la complicité des entreprises est nécessaire. Par conséquent, un autre concept clé est celui de «symbiose industrielle». Un exemple est celui de Kalundborg (Danemark): depuis 40 ans, des entreprises publiques et privées collaborent pour échanger des déchets: gaz, cendres, boues, matière organique, énergie …

Les déchets quittent un endroit et entrent dans un autre pour être réutilisés: les cendres d'une industrie sont filtrées et utilisées pour une autre pour fabriquer des cloisons sèches; les résidus organiques de certains deviennent des engrais pour d'autres. De plus, 3 500 ménages et une ferme piscicole sont chauffés avec l'excès de chaleur de l'une des entreprises.

Le secret est le biomimétisme, imitant la nature

L'économie circulaire va au-delà du recyclage et propose un changement systémique. Le Grand Enseignant est la Nature (biomimétisme), où rien n'est gaspillé, tout revient sous forme de nutriment pour recommencer encore et encore.

Pour la Fondation Ellen MacArthur, l'un des principaux promoteurs de la transition de l'économie en ligne à l'économie circulaire, il y a trois principes de base:

  • Concevoir sans générer de déchets ni de pollution,
  • S'assurer que les produits et matériaux peuvent être réutilisés encore et encore pour les maintenir dans le cycle de production,
  • Cela permet de régénérer les systèmes naturels.

Pour inclure le plastique dans le circuit circulaire - un «produit cauchemar par excellence» -, la Fondation Ellen MacArthur a promu le Pacte européen du plastique, qui rassemble les gouvernements et les entreprises. Et les devoirs ont été fixés pour 2025:

  1. Veiller à ce que tous les emballages et produits en plastique à usage unique soient réutilisables autant que possible et dans tous les cas recyclables.
  2. Réduire d'au moins 20% le besoin de produits et d'emballages en plastique vierge.
  3. Augmenter de 25% la capacité de collecte, de tri et de recyclage de tous les plastiques à usage unique.
  4. Promouvoir l'utilisation de plastiques recyclés (au moins 30%) dans les produits et emballages en plastique à usage unique.

La révolution commence avec l'éco-conception

L'écoconception implique de «penser» non seulement le produit, mais tout le processus de sa vie utile: des matériaux et des conteneurs 100% recyclables sont utilisés ou qui sont rapidement compostés sans endommager le milieu naturel.

Par exemple, l'emballage alimentaire Evoware est fabriqué à partir d'un matériau d'algue qui se dissout sans laisser de résidu et peut également être mangé.

Autre exemple, le siège de la Banque Triodos aux Pays-Bas, qui a été construit avec du bois et 165 312 vis. Tous les matériaux utilisés ont été enregistrés et détaillés au millimètre près, dans une sorte de «passeport matériel». Si l'entreprise a besoin de déménager ou de fermer, tous les composants peuvent être démontés pour réériger le bâtiment dans un autre endroit ou pour être réutilisés dans d'autres constructions, par opposition à une construction en acier et en béton.

TheCircularLab

La technologie appliquée au recyclage et à la conception de nouveaux emballages est un autre pilier. Un exemple est TheCircularLab, le centre d'innovation Ecoembes (qui gère la récupération et le recyclage des emballages).

La plupart des éléments de son siège, à Logroño, sont de seconde main: des chaises en canettes de soda, des bouées transformées en lampes …

Son objectif est de contribuer à la gestion intelligente des déchets (smart waste), au développement des emballages du futur et au renforcement du tissu commercial.

Ils ont déjà promu 150 projets, dont Recycling 5.0, un projet permettant aux citoyens de se «connecter» via leur mobile avec des conteneurs informatisés et ainsi de compter combien de fois ils recyclent.

Cela vous permettra de gagner des récompenses et de les échanger contre des incitations durables. La voie à suivre commence à devenir très claire.