Pourquoi les «sous-répondants» contournent-ils les règles de sécurité? Une explication psychologique

Malgré la gravité de la crise sanitaire que nous traversons, certaines personnes refusent toujours de respecter les normes minimales de sécurité. Qu'est-ce qui les pousse à se comporter de manière aussi risquée et unaltruiste?

Claudio Schwarz - Unsplash

La plupart des provinces espagnoles sont entrées dans la phase 1 de la désescalade des mesures d'endiguement cette semaine. Bien qu'une grande partie de la population continue de se conformer aux mesures de sécurité, beaucoup d'autres ignorent ces recommandations.

Ce sont les soi-disant sous- répondants, des personnes qui ignorent les règles recommandées par des épidémiologistes experts du monde entier comme le moyen le plus efficace de combattre et d'arrêter la pandémie. Dans cet article j'analyse les causes psychologiques qui peuvent les amener à agir dans un tel déni et manque de conscience de groupe.

Traits psychologiques des sous-répondants

Face à une situation menaçante comme celle que nous vivons, la peur pousse les gens à réagir différemment. Certains réagissent de manière exagérée, accumulant nourriture et papier toilette, tandis que d'autres vont au pôle opposé, niant la réalité sans vouloir assumer le danger existant. La réponse n'est pas saine non plus, mais celle de ces derniers, les sous-répondeurs, est plus dangereuse car elle contribue à la propagation du virus.

Nous pouvons trouver des traits psychologiques communs chez ces personnes, bien que toutes n'aient pas les mêmes. Le manque d'empathie est commun chez tous mais, en plus, selon la personne, ils développent l'un ou l'autre des mécanismes psychologiques pour échapper à la réalité, fuir en avant ou, peut-être, ne pas affronter les émotions de peur, de manque de défense ou d'incertitude que cette pandémie met sur la table:

  • Adoptez un look court terme et égocentrique

Ces personnes, concentrées sur leur vie et leur propre ego, ne sont pas conscientes de l'ampleur de cette pandémie, ni ne sont capables de visualiser le nombre de décès, ni d'imaginer la souffrance des malades (et de leurs familles) ou la situation difficile du hôpitaux saturés.

Ils pensent que le virus disparaîtra comme par magie et que très bientôt nous reviendrons à la normale. Cependant, selon les experts, la pandémie peut durer plusieurs années et nous aurons plusieurs foyers de virus, période pendant laquelle le confinement peut être décrétée à nouveau.

  • Ne pas accepter qu'il y ait un problème

Contrairement aux données statistiques de contagion et de nombre de décès, ces personnes continuent de minimiser le virus. Il y a même ceux qui continuent à soutenir que les données sont fausses et que Covid-19 est une simple grippe.

Ils passent toute la journée à rechercher et partager des vidéos et des données (d'une véracité douteuse) pour réaffirmer leur déni.

  • Avoir un sentiment de fausse sécurité

À ce stade, nous connaissons tous quelqu'un qui est tombé malade ou qui a perdu un membre de sa famille à cause d'un coronavirus. Malgré cela, ces personnes sont convaincues que cela arrive aux «autres» et que cela ne peut jamais les toucher.

C'est le même état d' esprit fermé et limité du fumeur qui pense que rien ne lui arrivera jamais de fumer ou du conducteur imprudent qui croit qu'il n'aura jamais d'accident.

  • Être méfiant: croire qu '"ils nous trompent"

Il est courant que ces personnes défendent un type de complot gouvernemental ou mondial pour atteindre un objectif sombre. Ils se sentent indignés par la détention et passent la journée à s'interroger sur l'origine du virus, son inexistence ou comment la population mondiale entière est trompée. Devant des milliards de mauvaises personnes, ils pensent avoir la seule vérité, la leur.

  • Opposez-vous systématiquement à l'autorité

Avoir un grand sens critique et une autorité de questionnement pour ne pas obéir aveuglément à toute imposition est très sain. Cependant, s'opposer à plusieurs reprises simplement pour s'opposer à toutes les règles fixées par le gouvernement n'est pas non plus un signe d'équilibre mental.

Ils refusent d'accepter que ce qui nous a conduit à ce confinement est un virus (pas les gouvernements ou la politique).

  • L'enfermement comme une «perte de liberté» incompris

Dans un article précédent, j'avais déjà commenté comment cet enfermement ravive les punitions et les répressions subies dans leur propre enfance. Ils vivent cette situation comme une punition et comme une menace pour leurs libertés.

  • Manque total d'empathie

La caractéristique qui englobe beaucoup de ce qui précède et qui me fait me sentir très préoccupé par notre avenir en tant que société est le manque total d'empathie que ces personnes montrent envers le reste de la société, en particulier envers les défunts, les malades, leurs les familles, les professionnels de la santé et toutes les personnes qui, malgré la mise en danger de leurs moyens de subsistance, se sont confinées pour sauver des vies et arrêter un virus très dangereux.

Face à ce type de personnes qui ne respectent pas les mesures prophylactiques et qui continuent de contribuer à la propagation du virus, le mieux que l'on puisse faire est de continuer à maintenir des précautions (distance sociale, masques, lavage des mains) et ainsi contribuer à protéger notre santé et celle des autres.

Articles Populaires

Le bon du mauvais

Les difficultés lors d'un voyage permettent au protagoniste de cette histoire de comprendre que nous fonctionnons par contraste: nous n'apprécierons le bien que si nous voyons d'abord le mal.…